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Récits d'Adrien Zograffi

Panaït Istrati

2019

Le jeune Adrien Zograffi mal à l’aise en entrant dans la hrouba. 

« À part la répugnante vaisselle, et le fait que la boutique ne fermait pas le soir, mais à minuit et parfois

à l’aube, il y avait la terrible hrouba, labyrinthe suintant et sans air, creusé "au fond de la terre", épouvante du pauvre gamin forcé d’y descendre cent fois par jour pour un simple verre de vin "couvert de buée",

qu’un ivrogne, le sous à la main, lui réclamait sous les yeux du patron ».

Dans la cuisine de la taverne de Kir Léonida.

« exquise odeur de pot-au-feu, l’incomparable pot-au-feu grec, riche en céleri et en cette racine de persil inconnue de l’Occident. Vieux cuisinier géant, longues moustaches blanches et regard cleftis. Il manipulait les marmites comme un banquier les banknotes, et ne m’honora que d’un coup d’œil bref, mais suffisant.

Vaste boutique propre. Sur la grande table du chef, près d’une montagne de légumes et de viande, deux garçons de mon âge s’activaient à l’épluchage des patates. »

Le jour où Adrien rencontra Codine.

« Dis moi un peu mon garçon, tu ne t’es pas égaré, par hasard dans la comorofca ? Ta mère, qui c’est ?

Où habitez-vous ? Ton nom ? J’eu envie de rire devant sa mine intriguée et son avalanche de question.

Je le renseignerai sans hésiter. Quand je prononçais le nom de la propriétaire, il s’écria:

-Non de Dieu ! Nous sommes voisins. Je m’appelle Codine. T’as entendu parler de Codine ? »

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